À la primaire, j’ai voté Legaret, qui est contre le mariage gay. Mais pour vaincre Hidalgo, elle est la meilleure.
Nathalie Kosciusko-Morizet sera donc à Paris la candidate de l’opposition face à celle des socialistes. Je connais bien Nathalie, elle est à la fois rationnelle et intuitive, elle a l’audace d’un Bonaparte à l’aube de son destin et un charme à la Récamier un peu éthéré, un peu lointain. Ça fait beaucoup d’atouts. J’ai préféré Legaret pour la primaire de l’UMP parisienne parce que, sur la question cruciale du mariage homo, il a été franc du collier. 40 % des participants à ce scrutin ont voté contre NKM, non pour récuser sa personne, mais pour contester sa ligne politique, jugée trop bobo, trop soumise à l’air du temps. Elle devra ne pas les prendre de haut : les “manifs pour tous” n’ont pas été un épiphénomène, elles inaugurent une ère politique nouvelle.
La gauche l’a bien compris, comme le prouve son obstination à imputer à ces manifs telle giclée de violence et à feindre de croire que leurs initiateurs sont des extrémistes. Sincère ou calculée, l’abstention de Nathalie est une faute qui risque de la handicaper longtemps. Néanmoins il faut passer outre, et la soutenir désormais sans réserve. Elle peut battre Anne Hidalgo, qui souffre de la comparaison avec Delanoë, la personnalité socialiste la plus talentueuse de sa génération. Les électeurs du PS et des Verts vont troquer un trois-étoiles contre un caboulot de quartier : leur fierté de parigots n’y trouvera pas son compte.
Si deux listes étaient en compétition, NKM l’emporterait sur Hidalgo. Elle a plus de cordes sur sa lyre, plus de cartes à jouer dans sa manche de polytechnicienne et davantage de charisme.
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