Cher Philippe Caubère, chers amis. Dans l'édition du journal Libération datée du 14 avril, vous avez, cher Philippe Caubère,pris la plume pour défendre les amours tarifées. Au nom de la liberté, vous défendez les clients des prostituées qu'un projet de loi en préparation prévoit de pénaliser. Au nom de la liberté et d'une fausse évidence qui veut que la prostitution soit un droit naturel, un état de fait présenté comme immuable. Encore un peu, et vous nous chanterez la douce musique de la défense des traditions. Le plus vieux métier du monde, comme on dit.
En ce qui me concerne, je me méfie du « de tous temps, les hommes », dont on sait bien qu'il n'est pas un argument. De tous temps, des guerres. De tous temps, des crimes. De tous temps, des hommes exploitent d'autres hommes. Est-ce une raison pour ne pas s'opposer à la guerre, pour ne pas combattre le crime ou pour refuser l'exploitation ? En quoi, la prostitution relèverait-elle d'une logique fondamentalement différente?