LE CERCLE. Quelle mouche a piqué l’Institut Montaigne pour qu’il déclare la situation financière de Paris "globalement favorable" ? L’agence Standard & Poor’s n’a pas hésité à abaisser la note de crédit de la ville de Paris en janvier 2012 de AAA à AA+. En juillet 2013, ce fut au tour de l’agence Fitch d’annoncer la diminution de son évaluation de AAA à AA+ ?
Le quasi quadruplement de la dette de Paris entre 2001 et 2014 ne plait pas autant aux agences de notation qu’au think tank de Claude Bébéar. Elles n’ont pas tort. Le détail du fonctionnement de la capitale n’a pas de quoi susciter l’enthousiasme.
Les impôts parisiens ont augmenté de 40 % en 10 ans. Ce matraquage fiscal n’a pourtant pas suffi à couvrir la forte croissance des dépenses de fonctionnement de la ville. Car dans le même temps, la dette de Paris a quasiment quadruplé à 4 milliards d’euros sans amélioration notable de la qualité des services municipaux. Dès son premier mandat, Bertrand Delanoë a embauché 10 000 agents supplémentaires. Le nombre d’agents de la mairie et du département de Paris atteint aujourd’hui 73 000 selon l’Ifrap. Il dépasse celui des agents du grand Londres (60 000 pour 8 millions d’habitants) ou de l’Union européenne.
Cette bureaucratisation de Paris s’est accompagnée d’une explosion des hauts salaires. Pour commencer, la maire de Paris compte 36 adjoints, presque autant que le nombre de ministres au gouvernement. Hormis l’adjoint aux finances dont le coût de 660 000 euros peut se justifier, comment expliquer les 500 000 euros estimés pour chacun des 35 autres adjoints, ainsi que les 75 chauffeurs et 68 véhicules de fonction ?
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