Anecdotique, décevante, la douzième édition de la Nuit Blanche à Paris, la dernière de l'ère Delanoë, se voulait spectaculaire, tous publics et démocratique. Ainsi, les Parisiens ont-ils pu profiter de l'Helikopter-Streichquartet du compositeur électroacoustique Karlheinz Stockhausen (1928-2007), interprété ici pour la sixième fois seulement depuis sa création en 1993 – le dispositif est lourd, l'œuvre étant exécutée par deux violons, un alto, un violoncelle répartis dans quatre hélicoptères en vol.
Cette sensation 2013 a été malheureusement programmée sur les berges de la Seine vers le Pont Neuf à six heures du soir, un horaire peu compatible avec une atmosphère noctambule. A la même heure, les diables rouges du carnaval antillais jouaient des "tambou" devant les Halles, il y avait foule pour ce "bon son tombé", défoulement d'après-emplette.
Et, comme tous les samedis, on est sorti tard, on a veillé tard à Paris.
La Nuit Blanche offre cependant une perspective supplémentaire de liberté, l'idée que l'on peut enfin jouir de l'espace urbain. Mais il faut s'en tenir aux zones délimitées par l'organisation de Nuit Blanche – pour 2013, les berges de Seine, le Canal Saint Martin, le Marais-République et Belleville-Ménilmontant. A Pigalle donc, par exemple, point de méfiance, de la décontraction enjouée, et voici que les voituresgarées en liberté se ramassent à la pelle, transplantées sans ménagement vers les fourrières. Pour un banlieusard, c'est toujours un souci.
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