Les dimanches ne doivent pas devenir des jours comme les autres. Ils doivent rester ces sanctuaires du repos, de la gratuité et du partage qui jalonnent des semaines de plus en plus réduites au travail et à la consommation. Ils doivent garantir à l’homme cette part qualitative de liberté qui échappe au règne de la quantité : liberté d’être seul ou en famille, de sortir ou de rester chez soi, d’agir ou de rêver, de réfléchir ou de prier. La convivialité, le sport, la culture, l’engagement caritatif, et même la paresse doivent continuer à réunir dans une forme de repos la plus grande partie de nos concitoyens.
Dans une ville comme Paris, ce principe simple fait face aujourd’hui à une réalité complexe. D’abord parce que le repos et les loisirs du plus grand nombre y nécessitent la continuité de nombreux services publics, notamment dans les transports et les équipements sportifs et culturels. Ensuite parce que la convivialité ne peut y donner sa pleine mesure sans que les cafés, les restaurants, et tous les lieux de rencontre et de discussion ne soient ouverts. Enfin parce que les touristes, qui représentent 10% de l’activité économique de Paris, n’ont pas nécessairement le loisir d’acheter un autre jour les produits qu’ils souhaitent rapporter de leur séjour. Pour toutes ces raisons l’atmosphère des dimanches parisiens repose à la fois sur le calme et la sérénité que procure la fermeture de 80% des commerces, sur la convivialité que permet l’ouverture des commerces de bouche, et sur la vitalité ciblée des grandes artères touristiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire