mardi 19 novembre 2013

Parcours d'@Anne_Hidalgo (#PS) : portrait d'Emmanuel Ratier

Premier maire adjoint de Paris, Anne Hidalgo, épouse Germain, née en Andalousie et naturalisée française, est donnée comme la dauphine de Bertrand Delanoë. Féministe et ambitieuse, celle qui se présente comme une « travailleuse » est une permanente politique depuis plus de dix ans et a occupé précédemment de hautes fonctions essentiellement dues à son engagement au Parti socialiste. Elle vient de publier un essai, Travail au bord de la crise de nerfs.
« Hidalgo, hijo de algo. En français, fils de quelqu’un, de noble descendance chrétienne, sans mélange de sang. » France-Soir (16 octobre 2006).
« Anne Hidalgo […] créature politique imaginée par Delanoë et valorisée par François Hollande. » Le Parisien (11 mai 2004).
Anne Hidalgo est née le 19 juin 1959 à San Fernando (Espagne), près de Cadix. Elle est la fille de deux immigrés espagnols, Antonio Hidalgo, électricien, et de Maria Aleu, couturière. Le couple s’est réinstallé depuis lors outre-Pyrénées.
On lit souvent qu’il s’agit de républicains espagnols réfugiés en France après la guerre civile mais rien n’est plus faux. En réalité, il s’agit du grand-père d’Anne Hidalgo, intendant d’un vaste domaine dans la province de Cadix, qui s’installa avec sa famille, dont le jeune Antonio, en France, dès 1937.
VSD (article non daté, mais figurant sur le site d’Anne Hidalgo. Il s’agit de l’unique article détaillé jamais paru sur sa famille en français) indique donc : « En 1937, pour échapper à la montée des troupes fascistes, le grand-père paternel, républicain, traverse les Pyrénées à dos de mulet avec sa famille. » Étrange républicain venu de l’extrême sud de l’Espagne pour passer en France alors même que toute la partie « Est » de l’Espagne était encore sous contrôle des républicains. On rappellera aussi que la guerre civile a commencé en juillet 1936 et s’est finie en avril 1939. Il s’agit donc peut-être d’un républicain mais certainement pas d’un combattant républicain de premier plan ayant réellement lutté contre l’hydre fasciste. La meilleure preuve est que la famille se réinstalle en Espagne dès la fin de la guerre civile, en 1939, se fixant à Antequerra. VSD indique, sans autre détail ; « Sa femme ne survit pas, tout comme la petite dernière. Il est emprisonné pendant trois ans. Le père d’Anne a dix ans. » En réalité, ce n’est pas faux, si ce n’est que la grand-mère d’Anne meurt durant le voyage de retour et nullement, comme on pourrait le croire, de sévices infligés par les franquistes.
Dans un entretien accordé à El Pais (reproduit dans Courrier international, 19 avril 2001), Anne Hidalgo indique aussi : « Il (son grand-père) a voulu rentrer en Espagne. Il a écrit au maire de son village, le propriétaire de la grande exploitation dont il avait été l’intendant. Le maire lui a promis d’assurer sa sécurité […] Veuf avec quatre enfants, mon grand-père a dû faire face à une double condamnation à mort. Il a été jeté en prison, mais, grâce à la protection promise, la sentence de mort n’a pas été exécutée (NDA : selon certaines sources, il aurait effectué trois ans de prison). Mon père est allé vivre chez sa grand-mère maternelle. »
Autre version, dans Le Nouvel observateur (31 octobre 2002) : « Son grand-père, militant socialiste pendant la guerre civile, qui participa à l’exécution d’un notable franquiste, frôla la mort, connut la prison. » À 17 ans, Antonio Hidalgo s’engage, comme électricien, dans la marine marchande.
VSD, qui fait pleurer Margot, indique : « Pour fuir les privations et les humiliations. “J’ai longtemps été considéré comme un fils de rouge, mais je n’acceptais pas, je me rebellais.” » Sans vouloir faire preuve de mauvais esprit, on doit conclure qu’Antonio Hidalgo refusait donc d’être considéré comme « un fils de rouge ».
Dans les années 1950, il se marie et se fixe à San Fernando, près de Cadix, là où naîtra Anne Hidalgo. Il travaille alors pour les chantiers navals. Son frère s’est installé près de Lyon.
La famille Hidalgo (les parents, Mary, l’aînée, passée par l’École supérieure de commerce de Lyon, qui dirige un magasin de jouets en Californie, et Anne, qui a deux ans) quitte alors l’Espagne pour s’installer dans une cité HLM du 9e arrondissement de Lyon. Ils optent pour la binationalité dans les années 1970.
Une histoire en fait très classique d’immigrés espagnols venus chercher le confort en France, qu’Anne Hidalgo dramatisera dans son livre Une femme dans l’arène (Rocher), n’hésitant pas à citer (France-Soir, 16 octobre 2006) ses parents comme des « républicains convaincus qui ont fui le franquisme pour s’installer à La Duchère, banlieue populaire de Lyon. » Étrange fuite après plus de vingt ans en Espagne. El Pais est certainement plus prêt de la réalité en indiquant que « les problèmes socio-économiques, conséquences du plan de stabilisation de 1959, ont conduit papa Hidalgo à franchir à nouveau la frontière française. »

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