Aujourd’hui, c’est la journée mondiale contre le SIDA. J’appartiens à la génération qui a commencé sa vie sexuelle avec l’apparition du SIDA. Elle fut la génération SIDA. Elle avait pris en pleine face l’émergence de la maladie. L’épidémie avait fait beaucoup de ravages. La science en était à ses balbutiements. Adolescent, je me souviens que les médias et les pouvoirs publics nous sensibilisaient fortement.
La campagne du ministère de la santé était « le Sida ne passera pas par moi ».
La conjugaison de l’essor de la maladie et des campagnes de communication avait sans doute créé en nous un état anxiogène. Ce dernier avait eu l’avantage pour beaucoup d’entre nous de prendre conscience du danger. A l’époque, il était pour moi, et nombreux de mes amis, impensable de ne pas se protéger. De ne pas sortir couvert ! Plus de 25 ans après, on aurait pu espérer que l’épidémie soit en baisse et que l’utilisation du préservatif soit une évidence pour tous. Il n’en est rien, c’est même exactement l’inverse qui se produit. Les progrès de la science notamment avec la trithérapie ont donné l’illusion que l’on pouvait guérir du VIH. Grâce à la science, on peut vivre avec mais on en guérit pas ! Cela a généré de l’inconscience collective. Comme si le SIDA ne faisait plus peur.
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