Le professeur au Conservatoire national des Arts et métiers et candidat UDI aux municipales à Paris est revenu hier sur sa vision de la crise actuelle. Une perception iconoclaste qui trouve ses origines très loin dans le temps.
«La réponse à la crise d'aujourd'hui n'est pas d'ordre économique, le problème français est avant tout de nature philosophique et théologique». Avec les qualités de tribun qu'on lui connaît, l'économiste Christian Saint-Étienne, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers et candidat de l'UDI à la mairie de Paris, a livré ce mardi une vision iconoclaste mais très éclairante de la situation de notre pays.
Invité par la Fondation Concorde à présenter son récent ouvrage L'Iconomie pour sortir de la crise , paru le mois dernier chez Odile Jacob, l'économiste constate que la France s'est détournée des fondements du modèle, inventé au XVIIIe siècle, à l'origine de trois révolutions industrielles: celle de 1780 avec l'invention de la machine à vapeur, celle de 1850 qui découle de la découverte de l'électricité et celle qui se déroule sous nos yeux, depuis 1980, avec l'avènement de l'informatique.
«La France s'est convaincue que l'individu est irresponsable»
Si ces révolutions, à qui l'humanité doit l'amélioration considérable de ses conditions de vie, n'ont pas démarré plus tôt - «alors qu'il y a eu des gens géniaux pendant 2000 ans» - c'est parce qu'elles résultent «de la philosophie des Lumières qui a posé comme principe que l'être humain est un individu de raison, libre et responsable de ses actes, explique l'économiste. De là, découlent les droits de la personne morale qui ont donné une enveloppe juridique à l'entreprise privée telle que nous la connaissons aujourd'hui. Si on avait inventé ça sous Aristote, il y a 25 siècles, le même phénomène se serait produit! Or, depuis 30 ans, la France s'est convaincue que l'individu, dénué de libre arbitre et dominé par les déterminismes sociaux, est irresponsable. C'est la seule explication rationnelle de l'irrationalité dans laquelle nous vivons!».
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