vendredi 21 juin 2013

Fillon veut-il se rapprocher de l'UDI pour mieux tuer l'UMP ?

Atlantico : Dans une interview au Figaro, l'ancien Premier ministre François Fillon se dit favorable à un rapprochement entre l’UMP et l’UDI de Jean-Louis Borloo.  Ce rapprochement UMP-UDI est-il possible sans provoquer de nouvelles fractures au sein de l’UMP ?


Thomas Guénolé : Il faut d’abord savoir ce que François Fillon entend par « rapprochement ». Dans son interview, il ne le précise pas. S’il s’agit d’accords électoraux en vue des municipales et des européennes, l’UDI a déjà indiqué qu’elle y était disposée et a déjà répété qu’à la différence de François Bayrou et du MoDem, elle voit dans l’UMP son allié naturel. Au demeurant, les deux principaux partis fondateurs de l’UDI – le Parti radical et le Nouveau centre – étaient associés à l’UMP durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il était donc inutile de prendre position pour des accords électoraux qui vont de soi.
 
Cela étant, selon les élections considérées, des accords sont plus ou moins certains. Pour les européennes, Jean-Louis Borloo a déjà annoncé que l’UDI ferait sa propre liste de rassemblement des fédéralistes, « Les Européens ». Donc, a priori, sauf changement de stratégie, pas de listes communes UMP-UDI à l’horizon. Pour les municipales, en revanche, compte tenu des rapports de forces électoraux locaux, des listes communes dès le premier tour sont très probables dans la plupart des villes-clés. À ce sujet, on peut faire un constat intéressant : l’UMP a la rente électorale mais elle peine à se doter de candidats ; l’UDI n’a aucun mal à trouver des candidats mais, parti jeune, elle n’a pas de rente électorale. Les deux partis sont donc complémentaires en vue des municipales.


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