« J’ai rarement vu autant de haine dans le regard »
Je me retrouve en première ligne avec deux copains, les gendarmes nous chargent, on recule, ils essayent de nous détacher les uns des autres, on crie, on se débat, on se resserre, mais rien n’y fait. Ils me soulèvent par les jambes, attrapent mon copain de droite par les cheveux, on se lâche et on se fait prendre. Ils me portent jusqu’au
panier à salade et dès qu’ils s’éloignent des caméras et photographes, celui qui me tient les jambes me dit « y a plus de caméras, ferme ta gueule parce que sinon moi je vais te saigner comme un cochon ». J’ai rarement vu autant de haine dans le regard d’un étranger.
Pendant les quelques secondes que durent ma traversée entre de brutales mains, je me dis que je vais me faire péter la gueule à l’abri des regards. Je pense que ma couleur et mon keffieh ne sont pas étrangers à cette charmante menace…
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