lundi 20 avril 2015

"Plutôt sympa!", par Sophie de Menthon

La pensée réduite à sa plus simple expression ou comment un tweet devient le révélateur des plus symptomatiques problèmes de notre société.
En entendant un matin sur toutes les antennes le terrifiant sondage disant que "100% des femmes" se disaient harcelées dans les transport en commun et le vivaient comme une agression je me suis sentie autorisée à réfléchir et à tenter de comprendre ce que cette peur collective signifiait et ce que la réalité de ce vécu impliquait, autorisée à tenter d'aller plus loin que l'info brut qui tombait comme une guillotine. "100% des femmes," la statistique en elle même laisse abasourdie.
Comment et pourquoi les Françaises sans exception avaient-elle le sentiment d'être harcelées? Je fouillais dans mes propres souvenirs, revivant la crainte de la rue déserte le regard inquiétant dans le métro, le type qui vous suit et que vous tentez de semer, l'intuition qu'il faut changer de trottoir, le geste déplacé... Oui, nous l 'avons toutes vécues, avec plus ou moins d'intensité et de violence. Mais parce que ces situations ne sont ni identiques, ni équivalentes, il m'a paru utile de relativiser ces menaces bien réelles ne serait-ce justement que pour protéger, punir, et distinguer ce qui relève du harcèlement de ce qui constitue le quotidien des rapports hommes-femmes aujourd'hui et depuis des siècles au pays de l'amour courtois. Déclarer une guerre des sexes sans nuance me semble dangereux et improductif, or la lutte des classes devient la lutte des sexes. Faut-il inclure la "drague" même pénible dans ce qui peut être assimilé à une forme de délinquance et d'agression caractérisée?

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