Anne Hidalgo sait tout cela. Et elle n’ignore pas que, pour remettre de l’ordre dans la maison, la seule solution serait de baisser résolument les dépenses, en laissant fondre les effectifs (il y a de la marge) et en cessant de gaspiller des millions pour réaménager à son goût les places et les avenues de la capitale. Après tout, Paris devrait pouvoir tenir encore quelque temps avec ses Grands Boulevards, son avenue Foch bicentenaire et sa place de la Bastille historique…
Mais la candidate socialiste n’en a cure. Dans son programme de 197 pages, elle ne prévoit pas de réduire les dépenses d’un centime : elle s’engage simplement à ne pas les augmenter plus vite que l’inflation. Rien ne dit d’ailleurs qu’elle y parviendrait si elle était élue, car elle compte tout à la fois renforcer les brigades antibruit, étoffer les équipes de nettoyage ou encore embaucher des escouades d’«ambassadeurs du service civique», chargés de sensibiliser les commerçants à l’accueil des personnes handicapées. Quant à son plan d’investissement de 8,5 milliards d’euros, il prévoit la refonte d’à peu près toutes les places de la capitale et la poursuite de l’achat à prix d’or d’immeubles dans les beaux quartiers pour en faire des logements sociaux. A titre d’exemple, la mairie vient de flamber 21 millions d’euros pour 26 appartements avenue George-V…
Certes, rien ne dit que Nathalie Kosciusko-Morizet ferait mieux si elle parvenait à gagner la bataille. La tête de liste UMP défend, elle aussi, pas mal de projets ruineux, création de police de quartier ou transformation des «no man’s land» des grandes portes de la ville en «nouveaux centres de la vie culturelle et sociale» (il y a du boulot).
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