Elles sont assises au fond du café. Une grande tablée, un paquet de biscuits apéritifs et quelques verres. A comptoir, trois hommes regardent, curieux. C'est au Pile ou face, dans ce bar d'Aubervilliers situé sur la grande avenue qui mène à la mairie, que le collectif Place aux femmes, a jeté son dévolu ce mardi 12 novembre. Comme toutes les quinzaines, Monique et ses copines « veulent occuper l'espace ». Toutes – ou presque – portent un foulard à pois, comme signe de reconnaissance.
Dans ces rues de banlieue, en ce soir hivernal, c'est une vraie surprise de voir autant de femmes dans un café. Ici, comme dans de nombreuses communes de tradition ouvrière et immigrée, ils sont le domaine des hommes.
La première fois, qu'elles ont osé, c'était en beau jour d'avril 2011, au Roi du café. Monique, enseignante à la retraite, avait voulu y prendre un café : « Il n'y avait que des hommes qui me regardaient comme si je n'étais pas à ma place. J'ai trouvé ça insupportable. Sur le trajet du métro, je me suis aperçue que toutes les terrasses étaient masculines », raconte-t-elle. Alors, elle a envoyé un mail à ses amies pour leur raconter l'expérience, leur proposer de réagir. Le mail a circulé et fait d'autres adeptes.
La suite : au centre, la banlieue, blog le Monde
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