Quand certains médias titraient récemment sur le retour en force de l’empire du Bien, je ne pensais pas que la marée viendrait si promptement nous apporter les preuves de cette singulière dérive. C’était sans compter sur l’intersyndicale Clic-P, obscur tentacule de la nébuleuse CGTiste, à l’origine d’une procédure judiciaire tout droit sortie de l’imaginaire Kafkaïen. En effet, on apprenait récemment que la Cour d’appel de Paris a décidé que le magasin Sephora des Champs-Elysées devrait désormais fermer ses portes à 21h sous peine d’une amende de 80.000 euros par jour.
« A l’origine de cette demande, l’intersyndicale Clic-P a poursuivi l’enseigne de parfumerie, propriété du groupe LVMH. Clic-P se bat depuis plusieurs années contre le travail de nuit à Paris, souvent contre l’avis même des employés des magasins ». Tel est l’étendu du désastre. C’est bien au mépris de la volonté des premiers concernés que cette instance représentative, a priori soucieuse de l’intérêt des travailleurs, a jugé opportun de vilipender cette pratique rétrograde qu’est le « travail nocturne consenti ».
Loin de raser les murs, c’est dans une interview lunaire que le représentant de la CGT en charge du dossier, un certain Karl Ghazi, vient tranquillement nous expliquer le pourquoi du comment; « si le travail de nuit est réglementé, c’est parce qu’il porte atteinte à la santé et à la sécurité des travailleurs. Les études, nombreuses et concordantes, prouvent que quand on travaille de nuit, on a trois à quatre ans de durée de vie en moins et un accroissement de risques graves comme le cancer de la prostate ou le cancer du sein. Le jeu en vaut-il la chandelle, c’est ça la véritable question. » Certains s’attacheront à formuler une réponse construite, en rappelant notamment que chacun est libre de risquer sa santé s’il le souhaite tandis que d’autres se contenteront d’un bon vieux « et ma liberté dans tout ça ?! », tout aussi légitime et peut-être même plus approprié.
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