Sur l'estrade dressée place de la Bastille pour l'élection de François Hollande, le 6 mai 2012, Anne Hidalgo n'était encore qu'une apparition. Bertrand Delanoë l'a amenée à ses côtés, l'a tenue par l'épaule, a pris le micro et l'a gardé, sans nommer une seule fois son accompagnatrice qui se contentait de sourire en continu, telle une doublure soumise et silencieuse. La douce Anne Hidalgo. Des années qu'elle ne fait pas de bruit.
L'éternelle première adjointe s'émancipe. Elle a pris tout le monde de court en annonçant sa candidature à la Mairie de Paris très tôt, dès le 4 septembre 2012, pour s'installer dans le paysage. Elle a rallié ses adversaires internes et les a inclus dans son équipe de campagne. Elle choisit actuellement ses têtes de liste en imposant sa loi aux barons cumulards, sans jamais lâcher prise, avec son œil brun et ses foulards rose pétant. Et cette manière de parler monochrome et lancinante, cette longue phrase sans fin, faite de tant de virgules qu'on ne sait jamais où est le bout.
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