Quiconque a déjà emprunté le métro parisien en été, ou autre saison touristique, a forcément entendu cet avertissement : « Pour ne pas tenter les pickpockets, fermez bien votre sac et surveillez vos objets personnels. »1 Autrement dit, brave touriste, on t’aura prévenu : dans l’éventualité où tu te ferais chouraver tes Ray-Ban ou ton iPhone, te voilà d’avance désigné comme coupable de « tentation de pickpocket ». A la longue, cette aberration ne nous choque même plus, pourtant elle mériterait qu’on s’y arrête une minute.
Alors que Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée du droit des femmes, vient d’annoncer une série de mesures visant à lutter contre « le harcèlement dans les transports », la RATP pourrait imaginer un nouveau message de service : « Pour ne pas tenter les violeurs, serrez bien les jambes et surveillez vos arrières ». Elle appliquerait ainsi la même logique de « prévention » au harcèlement sexuel qu’au vol à l’arraché dans les transports. Et les jolies filles comprendraient enfin qu’elles sont coupables de « tentation » de porcs frustrés.
Las, pour l’heure, on prévoit seulement d’expurger le métro des affiches publicitaires représentant des femmes trop dévêtues.
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