« Depuis 2011, j'ai souffert. Avant je n'avais jamais souffert. Peut-être que je vais continuer à souffrir ? Peut-être que c'est mon chemin de vie ?
Tout le monde connaît Yacoub, son bonnet rasta, son humeur égale, sa nonchalance active. Il est devenu une « figure » des migrants de La Chapelle, sollicité par tous, toujours disponible pour assurer une traduction de l'arabe vers le français qu'il parle quasi parfaitement, pour aider à la distribution de nourriture, pour répondre aux journalistes... Mais pas grande gueule, la voix très douce. De grands yeux. Et un large sourire quand la fatigue s'éloigne.
Yacoub est né à Sabah, une grande ville située dans une zone désertique à 650 km au sud de la Libye. C'est un Amazigh – un Amazigh noir alors que cette ethnie est majoritairement blanche. Un peuple discriminé
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