Il y a 70 ans, le 29 avril 1945, les élections municipales donnaient l’occasion aux Françaises de voter et de se présenter comme candidates pour la première fois. Il a fallu attendre 2014 pour voir une femme maire de Paris. La politique reste en France un monde d’hommes, malgré les lois pour instaurer la parité. Que faire ?
Anne Hidalgo : C’est vrai, même si de réels progrès ont été conquis, encore aujourd’hui, les femmes sont confrontées à des verrous tenaces bloquant l’accès aux postes à responsabilité, notamment en politique. La parité au sein des représentants élus constitue un réel progrès, mais elle demeure insuffisante. À nous désormais de bousculer les conservatismes d’un modèle qui a fait son temps. C’est en nous mobilisant largement pour assumer notre part de luttes que nous ouvrirons les espaces aujourd’hui réservés aux hommes. À Paris, nous lancerons en mars 2016 un réseau réunissant les 500 femmes élues locales et représentantes de la société civile du monde entier que j’ai accueillies il y a deux ans dans le cadre de la Conférence mondiale sur l’égalité. Nous continuerons ainsi à parler d’une seule voix pour faire valoir l’implication des femmes et leur rôle réel dans des domaines aussi fondamentaux que l’éducation, la santé, l’emploi, l’environnement, le développement économique et la démocratie participative.
Les mesures prises depuis 2012 pour garantir les droits des femmes sont-elles suffisantes ?
Nous avons progressé, c’est certain. Mais l’égalité réelle n’est pas atteinte
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