En ce lendemain d'élections municipales, nous ne pouvons que constater, une fois encore, «la montée des extrêmes».
Ce qui a été déjà remarqué, mais à mon sens pas assez martelé, est que les extrêmes se rejoignent, bien sûr dans leur rhétorique anti-système, mais surtout dans leur vision dirigiste de la société. La comparaison entre les programmes économiques du Front de Gauche et du Front National est sans appel: planification centrale, renforcement de la fonction publique, planche à billets, tarifs réglementés, etc. C'est le grand retour de l' «Etat fort», si tant est qu'il ait jamais disparu dans un pays où la dépense publique n'a pas cessé de croître depuis quarante ans.
Hélas, ce phénomène n'est pas nouveau. Dans un livre publié en 1944, Omnipotent Government, Ludwig von Mises, figure tutélaire des économistes dits «autrichiens» (Hayek, Rothbard, etc), dressait déjà la comparaison entre les politiques économiques et sociales de l'Allemagne nationale-socialiste et de la Russie communiste. «Les systèmes de socialisme allemands et russes partagent le fait que le gouvernement possède totalement les moyens de production», explique-t-il, et que la dépense publique quasi illimitée y permet une réduction artificielle du chômage. Seule différence (de forme), l'URSS se montrait parfaitement explicite dans sa démarche de nationalisation totale, tandis que le Reich conservait une apparence de propriété privée, quoique vidée de sa substance par la détermination gouvernementale des prix, des salaires et des taux d'intérêt. Mais fondamentalement, extrême-gauche et extrême-droite partagent le rêve d'un contrôle total.
Mises met aussi en lumière, dans cet ouvrage trop peu connu, un aspect troublant de l'idéologie nazie: sa passion pour l'Etat, que Mises baptise «étatolâtrie» (statolatry).
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