Il y a deux manières de faire campagne lors d'une élection. L'une consiste à expliciter une vision, à déployer un programme, à mettre en valeur des propositions ; l'autre à communiquer de façon impromptue, une idée ou une esquisse de proposition sur des sujets qui changent tous les jours, comme on jette un caillou dans la mare. Selon qu'un responsable politique choisit la première ou la seconde, c'est à ce qu'il dit ou à ce qu'il tait qu'il faut s'attacher. Le programme d'Anne Hidalgo est public et traite de tous les sujets qui intéressent la vie quotidienne des Parisiens. Ses adversaires ont donc tout loisir de l'attaquer. Le programme de NKM étant une succession de petites idées sans grande cohérence, ses adversaires n'ont d'autres ressources que de s'intéresser à ses silences.
Ils sont particulièrement significatifs dans la longue lettre qu'elle adresse ces jours-ci à tous les Parisiens : pas moins de quatre pages dûment chapitrées pour réussir à ne parler de rien ou presque. Elle relève le défi avec brio, parvenant à occulter tous les sujets politiques fondamentaux pour Paris. Le lecteur arrive à la dernière phrase sans avoir été importuné par les questions de logement social, de transports en commun, de grand Paris, de handicap, de petite enfance, de place des seniors, d'urbanisme et de vitalité économique.
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