Un sondage IFOP pour le JDD publié dimanche dernier estime que le candidat FN aux municipales de Paris culminerait à 8% des intentions de vote, ce qui en ferait le troisième homme de l'élection. Une tendance qui pourrait démontrer un retour du vote lepeniste dans la capitale pourtant absent depuis les années 1980.
Atlantico : Selon un sondage réalisé la semaine dernière par l'IFOP pour le JDD, le candidat du FN à la mairie de Paris serait passé de 5 à 8 % d'intentions de vote dans la capitale depuis le mois de juin. Le Front National est aujourd'hui plus susceptible de séduire l'électorat des centres villes qu'il ne le fut ces dernières années ? Qu'en conclure sur l'évolution du parti ?
Guillaume Bernard : Les grandes métropoles semblaient être devenues (avec le quasi effacement des catégories populaires repoussées vers les communes périphériques voire le péri-urbain) comme des terres où le FN ne pourrait que régresser. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, à Paris, au cours des deux dernières décennies. Il est loin le temps (1983) où Jean-Marie Le Pen était élu conseiller de Paris. Or, il semble envisageable (en le disant avec précaution) que cela ne soit pas totalement certain. Il est possible que certaines catégories sociales parmi les moins sensibles, jusqu’à présent, au vote FN se laissent finalement tenter, ce qui pourrait expliquer cette poussée. Venant de la droite, il peut y avoir des électeurs de catégorie moyenne supérieure qui, faisant des efforts financiers colossaux pour rester habiter dans le centre ville, ne veulent pas voir leur environnement culturel se transformer. Venant de la gauche, il peut y avoir des électeurs de catégorie populaire supérieure ou moyenne inférieure (fonctionnaires, retraités) qui ne se retrouvent pas dans la gauche « bobo » et se sentent même trahis par elle ; ils n’ont aucune raison de basculer vers la droite libérale, mais peuvent se retrouver dans la droite sociale.
Thomas Guénolé : Objectivement, on ne peut rien y voir du tout, et l’IFOP en avertit d'ailleurs le lecteur dans l'introduction aux résultats des enquêtes. Sur un échantillon de 850-900 personnes, comme dans le cas de ces deux enquêtes, la marge d’erreur est de +/- 3 points et demi autour du score affiché. Donc, en réalité, le premier sondage donne le candidat du FN entre 2,5 et 8,5%, et le second le place entre 4,5% et 11,5%. Vous vous rendez bien compte qu’avec des marges d’erreur aussi larges, ces enquêtes sont inexploitables pour prédire un score. En revanche, ce qui est incontestable, c’est que l’évolution d’un sondage à l’autre montre une dynamique à la hausse, même si les échantillons sont trop faibles pour pouvoir la quantifier.
Guillaume Bernard : Les grandes métropoles semblaient être devenues (avec le quasi effacement des catégories populaires repoussées vers les communes périphériques voire le péri-urbain) comme des terres où le FN ne pourrait que régresser. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, à Paris, au cours des deux dernières décennies. Il est loin le temps (1983) où Jean-Marie Le Pen était élu conseiller de Paris. Or, il semble envisageable (en le disant avec précaution) que cela ne soit pas totalement certain. Il est possible que certaines catégories sociales parmi les moins sensibles, jusqu’à présent, au vote FN se laissent finalement tenter, ce qui pourrait expliquer cette poussée. Venant de la droite, il peut y avoir des électeurs de catégorie moyenne supérieure qui, faisant des efforts financiers colossaux pour rester habiter dans le centre ville, ne veulent pas voir leur environnement culturel se transformer. Venant de la gauche, il peut y avoir des électeurs de catégorie populaire supérieure ou moyenne inférieure (fonctionnaires, retraités) qui ne se retrouvent pas dans la gauche « bobo » et se sentent même trahis par elle ; ils n’ont aucune raison de basculer vers la droite libérale, mais peuvent se retrouver dans la droite sociale.
Thomas Guénolé : Objectivement, on ne peut rien y voir du tout, et l’IFOP en avertit d'ailleurs le lecteur dans l'introduction aux résultats des enquêtes. Sur un échantillon de 850-900 personnes, comme dans le cas de ces deux enquêtes, la marge d’erreur est de +/- 3 points et demi autour du score affiché. Donc, en réalité, le premier sondage donne le candidat du FN entre 2,5 et 8,5%, et le second le place entre 4,5% et 11,5%. Vous vous rendez bien compte qu’avec des marges d’erreur aussi larges, ces enquêtes sont inexploitables pour prédire un score. En revanche, ce qui est incontestable, c’est que l’évolution d’un sondage à l’autre montre une dynamique à la hausse, même si les échantillons sont trop faibles pour pouvoir la quantifier.
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