Alors que nous avons quitté avec mes parents l’Espagne de Franco quelques années plus tôt, nous décidons tous de devenir français.
J’arrive en France en 1961 à l’âge de 2 ans et demi avec mes parents, Antonio et Maria, et ma sœur Marie. L’intégration n’est pas évidente. Nous ne parlons pas un mot de français. Je grandis dans le quartier populaire de Vaise, à Lyon, avec le désir de faire partie de la société française. A 14 ans, je suis enfin bilingue. Mes parents demandent la nationalité française pour toute la famille. Cela signifie que nous acceptons de perdre notre nationalité espagnole : sous Franco, c’est comme ça. Déterminé, un soir à table, mon père nous annonce qu’il a pris les devants et qu’il vient de demander « un décret familial de naturalisation ». A mes yeux, c’est logique. J’ai appris à l’école les fondements de la République française, j’ai deux langues maternelles et je ne souhaite pas vivre l’enfer des files interminables à la préfecture pour renouveler les titres de séjour.
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