C’est un tour de magie assez audacieux que vient de tenter la mairie de Paris aujourd’hui, dans une conférence de presse consacrée au plan église « sans précédent » qui sera dédié aux édifices cultuels de la ville d’ici la fin de la mandature : faire croire qu’elle a compris l’urgence, et qu’elle met désormais les moyens nécessaires pour sauver les églises.
Hélas, même si certains y ont cru, le truc est un peu trop visible pour faire illusion très longtemps. Car les 80 millions affectés à ce plan sont à peu près équivalents, ramenés à une année, au 157 millions des deux mandatures de Bertrand Delanoë (90 millions, puis 67 millions). Ces chiffres, les 80 millions, et les 157, ne sont pas les nôtres. 157, c’est ce que disait la Mairie de Paris, par la voix de l’ancienne adjointe au patrimoine, Danièle Pourtaud, en 2013 (c’est ici). Les 80 millions annoncés sont promis par Bruno Julliard et Anne Hidalgo d’ici 2020.
Si l’on compare 90 millions sur sept ans (première mandature Delanoë), 67 sur six ans (seconde mandature Delanoë) et 80 millions sur six (mandature Hidalgo), on obtient une moyenne par an de 12,9 millions de 2001 à 2008, 11,2 de 2008 à 2014 et 13,3 millions par an de 2014 à 2020. Ce sont, répétons le, les chiffres donnés par la Mairie de Paris.
On voit donc que les ordres de grandeur sont à peu près identiques. En actualisant à euros constant, on constate même que si la prévision pour les années à venir est légèrement supérieure à la seconde mandature Delanoë, elle est inférieure à la première. Bref, ce plan « sans équivalent » revient à reconduire les budgets très insuffisants qui ont provoqué la situation désastreuse que l’on connaît aujourd’hui, alors que les besoins vont grandissant, l’absence d’entretien entraînant un alourdissement des coûts des restaurations futures.
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