Sous le pont Charles-de-Gaulle, quai d’Austerlitz, à Paris, Moustapha tue le temps en regardant le fleuve. Ce jeune Soudanais de 25 ans, en jean et blouson de cuir, pourrait passer pour un Parisien, si ce n’était ce besoin de parler du « naufrage ». Comme tous ceux qui ont bravé les dangers de la Méditerranée, il a été très choqué par les images des corps repêchés après le naufrage d’un bateau transportant 700 migrants, dimanche 19 avril, au large de la Libye. Il aurait pu en être ; des proches en étaient peut-être. « J’ai vu le drame à la télévision. Le monde ne tourne pas rond », ajoute-t-il, grave, le regard lointain.
Cet événement le ramène à son « passage ». Après plusieurs années de travail dans un cybercafé, à Tripoli, en Libye, Moustapha a pris la mer et est arrivé en Europe sans encombre. Ce qui ne signifie pas sans peur. Pour Yaks et Henri-John, la quarantaine, le cauchemar est encore présent. Tous deux ont débarqué il y a sept jours, gare de Lyon, après avoir accosté sur les côtes italiennes une semaine auparavant.
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