source AFP
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir place de la République à Paris pour une veillée de commémoration du génocide arménien, 100 ans après.
Organisée à l’initiative de dix associations de jeunes Arméniens de France, la soirée a eu lieu la veille de la commémoration officielle, quand des millions de personnes à travers le monde, dont plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, vont rendre hommage aux victimes de ces massacres.
«Un siècle de passé. Il faut s’interroger sur la Turquie, et son travail de mémoire», explique Karine Sarikas, une des organisatrices de la veillée, faisant allusion à Istanbul qui ne reconnaît pas le terme de génocide.
Autour d’un «village de la mémoire», avec des panneaux explicatifs sur l’Arménie et les génocides dans le monde, la soirée a été animée par une conférence-débat, prises de parole, des concerts, avec notamment deux artistes de l’émission de TF1 «The Voice». Une ambiance presque festive, due à l’âge des organisateurs : «Nous sommes la troisième, quatrième génération après le génocide, il y un côté recueillement, mais pas mélancolique...», explique Karine Sarikas.
Selon Véronique Kouyoumdjian, 51 ans, une participante au rassemblement, la célébration ne peut être que «militante». «C’est comme si on avait une plaie ouverte. Même s’il a des chants, il y a toujours un message derrière (...) Cent ans, il est temps ! Tant que c’est pas reconnu, on continuera chaque année», déclare-t-elle.
«Que l’Etat turc actuel reconnaisse ce qu’ont fait les gouvernements précédents ne fera pas d’eux des responsables», surenchérit Tania Uckardes, une autre cinquantenaire. «Ce qui a été fait par l’empire ottoman n’est pas de leur fait».
Pour les plus jeunes, cet anniversaire revêt autant d’importance que pour les aînés. «Si moi je suis ici (en France, ndlr), je suis la conséquence de quelque chose qui est arrivée il y a cent ans. C’est bien qu’il y a eu une immigration forcée», affirme Vasken Pekmezian, 32 ans.
Idem pour Nairi Pouillault, 14 ans, qui s’est enveloppée dans un drapeau arménien. «Quand à quatre ans, on nous emmène au 24 avril, on sait pourquoi on est là», raconte-t-elle, souhaitant à présent passer «le grand cap, que la Turquie reconnaisse à son tour le génocide».
Vendredi, le maire de Paris, Anne Hidalgo, commémorera le centenaire lors d’une cérémonie aux côtés du Premier Ministre, devant la statue du Père Komitas, le long de la Seine, près du Grand Palais, puis par l’extinction de la Tour Eiffel, dont le scintillement sera pour la première fois interrompu toute la nuit.
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