Et si, à force de parler du harcèlement de rue, on allait réussir à l’éradiquer ? Récit d’une lueur d’espoir en plein coeur de la nuit, un samedi soir à Paris.
Le harcèlement de rue, cette épuisante banalité, s’impose péniblement dans le débat public comme un problème de société qui dépasse de très loin les questions de longueur des jupes ou de profondeur des décolletés.
Plus la parole se libère, plus les témoignages de femmes victimes de ce phénomène affluent, et plus les sceptiques sont nombreux à critiquer ce qu’ils estiment être un comportement banal de drague, un compliment maladroit (à l’instar de cette chère madame de Menthon), ou à rejeter la faute sur le manque d’éducation présumé des jeunes de banlieue, et particulièrement ceux d’origines étrangères. Comme si la culture française était si respectueuse de la femme, ainsi qu’en témoignent brillamment nos responsables politiques, supposément exemplaires…
Récemment, grâce à l’action de Pascale Boistard, la Secrétaire d’État en charge des Droits des femmes, et de plusieurs collectifs féministes, on attend bientôt des mesures concrètes pour lutter contre le harcèlement dans les transports, à commencer par dénoncer publiquement et fermement ce phénomène, et enjoindre les sociétés gérantes de prendre le problème à bras-le-corps.
Il était en effet quelques peu désarçonnant de constater que la RATP se préoccupe de sensibiliser les usager•e•s au civisme dans les transports, tout en omettant de mentionner les problèmes de harcèlement ; un rapport révèle que 100% des femmes interrogées affirment en avoir été victimes. Rien que ça.
Et puis, il y a le quotidien, qui ne change pas.
Rue Oberkampf, 2h30 du matin
Qu’est-ce qu’une jeune fille respectable faisait seule, rue Oberkampf, aux alentours de 2h30 dans la nuit de samedi à dimanche ? Déjà, merci de ne préjuger de rien en ce qui concerne ma respectabilité.
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