Le Centre Pompidou consacre sa nouvelle grande exposition à Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier (1887-1965). Considéré comme le plus grand architecte français du XXe siècle, Le Corbusier était également un militant fasciste et eugéniste, comme le rappelle l'essai de Xavier de Jarcy, "Le Corbusier, un fascisme français" (Albin Michel).
Aux obsèques de Le Corbusier, André Malraux, alors ministre d'Etat chargé des affaires culturelles, prononça un vibrant éloge funèbre. De ce 1er septembre 1965 à aujourd'hui, une amnésie incompréhensible semble avoir frappé la France entière. Que Le Corbusier ait été un architecte et urbaniste visionnaire, cela va sans dire. La Cité radieuse à Marseille, la Villa Savoye, la ville de Chandigarh en Inde sont d'un avant-gardisme exceptionnel. Mais l'admiration aveugle qu'on porte au monsieur aux lunettes rondes a fait oublier l'idéologie derrière les lignes droites de son œuvre. Idéologie raciste, discriminatoire, d'une violence implacable et indiscutable : Le Corbusier l'avait écrit lui-même, noir sur blanc.
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