Berlin est une ville entrée en apesanteur. Elle n’est plus aujourd’hui que le pôle sentimental d’un pèlerinage culturel alimenté par un folklore de la révolte et de la création. Jadis au cœur même de la guerre civile européenne qui a traversé la première partie du XXe siècle et qui y a laissé ses plus profondes blessures. Berlin est devenue l’avant-poste d’une capitulation généralisée à la fiction de l’individu autonome comme "forme abstraite toute prête", structure qui pourrait endosser tous les contenus.
C’est ainsi que se présente "L’Ordre règne à Berlin" [1] de Francesco Masci [2]qui s’est embarqué vers les tristes rivages de cette "île" du bonheur fictif, non pas pour explorer les mœurs et usages d’une nouvelle urbanité, mais pour entamer le deuil des promesses de liberté et d’émancipation de la tyrannie sociale faite à l’individu par la culture absolue. Il aurait pu tout autant s’embarquer pour Paris.
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