vendredi 28 juin 2013

Le Paris d'Anne Hidalgo: les bobos, c'est fini, voici les sosos

Oubliez Paris la ville-musée. La capitale sera une open-space city agrémentée de circulations douces, et d'espaces végétalisés et connectés, le vivre-ensemble en cadeau. Voilà l'avant-programme «soft socialiste» de la candidate PS aux municipales.


Avant d’être une doctrine, l’hidalgisme est d’abord un style. Et une certaine idée du plaisir collectif. Dans une tirade mémorable, Anne Hidalgo a ainsi expliqué au Journal du dimanche, à propos du nouveau quartier nord-ouest de Paris, Clichy-Batignolles, en pleine rénovation:
«Ce quartier doit tisser le lien entre Clichy et les quartiers parisiens voisins [...] J'ai beaucoup insisté pour qu'il y ait, en plus des panneaux photovoltaïques, un maximum de terrasses végétalisées accessibles au public. Certains architectes se sont inspirés de New York, en proposant des potagers sur les toits [...] Enfin il y aura de l'art dans la rue: on organisera un concours artistique, avec la RATP, pour les nouvelles sorties de métro.»

La check-list de la langue néo-festive parisienne est respectée à la lettre:
  • 1. le lien social
  • 2. le développement durable
  • 3. New York, la ville qui fait fantasmer les Parisien(nes)
  • 4. le néo-jardinage urbain
  • 5. l’art dans rue
  • 6. la culture pour tous
Lors de son premier meeting de campagne, le 28 mai au Bataclan, la candidate municipale à Paris et ses soutiens ont à nouveau aligné les concepts d'intelligence collective, plateforme web, ville durable, followeurs, rencontres citoyennes, créativité collective, urbanisme joyeux, concertation, mobilité heureuse, etc. J’ai failli sortir une grille pour jouer au bullshit bingo citoyen.
«La ville 3.0», «Inventer la gouvernance», «Retrouver du sens»: le livre-programme d’Anne Hidalgo, Mon combat pour Parisest lui aussi truffé de ces phrases passe-partout et de ces slogans qui font le miel des présentations d’urbanisme sur des maquettes 3D, et dont raffole tout décideur politique en campagne.

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